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L’ingérence étrangère


L’histoire nous enseigne qu’à chaque fois qu’on a failli à ce principe, le pays a été livré aux étrangers. L’exemple du roi berbère Massinissa en est l’exemple le plus significatif. Sa trahison s’est manifestée lorsqu’il a contribué à la capture par les Romains du roi Syphax, puis en se rangeant aux côtés de l’ennemi de Carthage, Scipion l’Africain, dans sa bataille contre Hannibal, provoquant ainsi la défaite de ce grand chef militaire devenu depuis la bataille de Zama en 202 av J-C, un symbole de la patrie.

Beaucoup plus tard, au XVIème siècle, le dernier sultan hafside Mohammad Abou el Hassan El Hafsi fut à l’origine de la trahison qui a causé l’invasion de la Tunisie par les Espagnols en 1535, entraînant par la même, la chute de la dynastie Hafside, le sac de la ville de Tunis et la mort de dizaines de milliers . L’occupation espagnole a duré une trentaine d’années et le pays ne fut libéré que grâce aux Ottomans sous l’égide de Sinan Pacha en 1574

Plus récemment au XIXème siècle les pays étrangers, en s’immisçant dans les affaires tunisiennes, contribuèrent à l’affaiblissement du pouvoir beylical, provoquant ainsi, avec la complicité du premier ministre Khaznadar, notamment, la banqueroute de l’Etat et, finalement l’instauration du protectorat en 1881.

Ces exemples prouvent que l’ingérence étrangère dans un pays peut causer d’énormes dégâts quant à l’intégrité de la patrie. Il est du devoir de l’intellectuel de mettre en garde contre ce genre de péril et de prévenir toute dérapage, en mettant l’accent sur la nécessité de développer chez les jeunes générations le sentiment national, notamment à travers la création artistique, ainsi qu’un enseignement bien ciblé et une formation adéquate.

Le cinéma Tunisien, par exemple, devrait traiter davantage ce problème plutôt que certains sujets ayant attrait à la sexualité ou autres, et qui ne reflètent, sans doute, qu’un côté marginal de la société tunisienne.

Beaucoup de créations littéraires peuvent inspirer le cinéma tunisien, pour ne citer que des œuvres d’inspiration historique comme Barg Ellil, Rahmana, la Kahena, Les cendres de Carthage, et bien d’autres ouvrages de valeur.

Le nationalisme en Tunisie trouve son fondement dans l’appartenance à la civilisation arabo-musulmane. Or pour certains savants musulmans, le patriotisme serait l`invention du libéralisme car la solidarité entre les membres de la grande nation des musulmans « El Oumma » dépasse le cadre étroit des frontières entre les différents pays musulmans. Pour eux, la seule nation qui puisse exister doit se ranger sous l’égide de l’islam, reniant ainsi la notion de patrie.

Cette interprétation n’est pas en harmonie avec certaines citations « Hadith » du prophète Mohamed qui, en s’adressant à la Mecque a dit : « Quel doux pays tu es ! Et comme tu es chère à mon âme, je ne t’aurais jamais quittée si les miens ne m’y avaient pas contraint ».

Dans d’autres circonstances, notre prophète a dit aussi : « Faites, mon Dieu, que nous aimions Médine autant que nous aimons La Mecque ou même plus ».

Ce patriotisme avoué par le prophète nous confirme dans l’idée que l’amour de la patrie considéré comme un principe du libéralisme est une obligation dans la religion musulmane, et comme le dit un dicton: « L’amour de la patrie est un acte de foi ».
Les enseignements à retenir sont multiples, à savoir tout d’abord, que le progrès d’un pays ne peut se réaliser que de l’intérieur, et par le moyen de ses forces vives; chaque fois qu’un pays étranger s’est immiscé dans les affaires de notre pays, le citoyen tunisien s'est trouvé marginalisé. On se souvient de l’impact négatif du Protectorat sur les agriculteurs Tunisiens à qui on avait arraché leurs terres pour les octroyer aux colons. Le refus du président Bourguiba de dédommager ces derniers lors de la nationalisation des terres en 1964 était une manière de protester contre les abus de la colonisation. N’a-t-il pas dit pour justifier son initiative : « Qu’ils s’estiment heureux qu’on ne leur ait pas demandé de dédommager les tunisiens de leur souffrance et de tous le mépris qu’on a affiché à leur égard ».

Il se trouve également que la colonisation française a impliqué les Tunisiens dans ses propres guerres. 65000 tunisiens ont été engagés sous le drapeau Français durant la première guerre mondiale. Ce chiffre est d’autant plus élevé que la population tunisienne ne dépassait pas à cette époque les 2 millions ; les soldats tunisiens constituaient avec les autres maghrébins la première ligne de front ; le sang maghrébin versé dans cette guerre valait moins cher que le sang français ; 45000 furent tués ou blessés.

http://www.leaders.com.tn/article/patriotisme-un-nouveau-souffle

Par Maître Adel KAANICHE

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